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TÉMOIGNAGES

LAURIE

La reconversion de Laurie Isambert avec “Voix Off”

Laurie Isambert est une femme lumineuse et lorsqu’elle compare la sortie du cancer à un jardin après un cataclysme, on comprend le long chemin parcouru et le lent processus de reconstruction de soi. Laurie vit à proximité de Paris, elle adore sa ville, elle aime sa vie urbaine. Dans sa première vie, elle travaillait dans le milieu de la communication et de la publicité et après 16 années de cette carrière, était devenue directrice de clientèle. Cependant, c’est la fermeture de l’agence qui l’employait alors qui avait déclenché son envie de reconversion. Elle avait donc entamé un cursus certifiant pour décrocher le titre professionnel de formatrice-consultante. Cette comédienne amateure n’avait pas prévu l’entrée en scène d’un double crabe, deux cancers non liés mais fermement destructeurs de la pièce qu’elle était en train de jouer. Laurie se rappelle que tout s’est alors arrêté, et qu’au cours de cette lutte contre la maladie, elle a croisé le chemin de La Niaque et a intégré la promotion parisienne de 2020. Entre confinement, déconfinement et reconfinement, elle a commencé à avancer, et notamment à établir clairement ce dont elle ne voulait plus : ne plus subir la pression, ne plus être salariée ; et ce qu’elle voulait : faire quelque chose qui ait du sens pour elle. Sinon, dit-elle, cela signifierait qu’elle n’aurait pas compris le message que son corps lui avait transmis et équivaudrait à un suicide. Le mot est fort, violent, à la mesure de ce qu’elle a traversé. Alors, oui, Laurie a décidé d’entendre la petite voix qui l’avait toujours accompagnée.

Cette deuxième reconversion ne la conduit pas sur une vraie scène comme elle l’arpente souvent, mais à se laisser la possibilité de faire quelque chose qui lui plaît, une activité à laquelle elle a toujours été sensible sans vraiment en prendre conscience. Les chemins sont parfois détournés avant de trouver sa voie. Pour Laurie, c’est en partageant des moments récréatifs avec sa fille devant des dessins animés doublés par les mêmes sempiternelles voix, qu’elle décide d’écouter les siennes, voie et petite voix : elle se lance dans son projet et sera « voix off ». C’est un métier qu’elle avait approché
via son travail dans la communication et également au cours de sa courte expérience dans le digital learning où elle produisait du contenu et avait prêté sa voix. Peu à peu, envie, volonté et énergie ont fait face au jardin de sa vie dévasté et Laurie s’est structurée. Une formation complémentaire pour femmes entrepreneures lui a apporté les derniers outils dont elle avait besoin, lui a donné l’impulsion, et en janvier 2023, elle a franchi le pas. Vous pouvez la découvrir sur son site web https://www.laurie-voixoff.com/ et l’écouter. LP

Du côté des soignant·e·s

“Mon travail m’angoisse, le manque d’argent m’angoisse, le futur m’angoisse, la maladie m’angoisse…”

Sarah est architecte, elle travaille en libérale, sans filet donc ! Après des années sans être entendue sur les séquelles des traitements qu’elle a subis pour soigner plusieurs cancers, la Professeure Courtois, spécialiste en médecine physique et de réadaptation aux Hospices Civils de Lyon Henri Gabrielle, l’a écoutée, comprise et orientée vers La Niaque. Voici la lettre de Sarah.

“C’est le Pr Sophie Courtois des HCL Henry Gabrielle qui m’a parlé et vanté votre association.
J’ai visité le site internet de La Niaque et je suis ravie de cette découverte !
J’ai 45 ans et suis architecte libérale, à Lyon.
En 2013 j’ai été traité pour un cancer du sein gauche et l’année suivante pour des métastases cérébrales.
J’ai été un temps en RQTH mais ça ne m’a pas ouvert les portes de l’emploi.
Aujourd’hui je travaille comme je peux mais c’est de plus en plus compliqué.
Pr Courtois dit que je suis angoissée par tout. Et elle a raison !
Mon travail m’angoisse, le manque d’argent m’angoisse, le futur m’angoisse, la maladie m’angoisse, je suis complètement démotivée de tout ce que j’aimais faire, j’ai pas de force pour faire, je me sens très souvent perdue.

Je vais aller voir un psychologue mais je me pose beaucoup de question sur mon activité professionnelle. C’est ce qui m’angoisse le plus. Je ne veux pas ne pas travailler. Mais chez les architectes, le mi-temps n’existe pas. Je suis prête à une reconversion professionnelle pour me sentir plus sereine. Mais je ne sais comment m’y prendre.
L’association peut-elle me guider, m’aider ?
Merci de m’avoir lue.”