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ILS ET ELLES REBONDISSENT

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Dominique Fisher ou l’art de rebondir

À lire le parcours professionnel de Dominique Fisher, un regard rapide donnerait à penser qu’il manquerait de cohérence. En réalité, ce que Dominique nous dit être un « gros défaut que d’avoir arrêté l’école à 14 ans », il semble bien qu’il l’ait tourné à son avantage et en ait fait une disposition d’esprit devenue structurante. En effet, Dominique a commencé tôt à travailler et en a fait sa force : il s’est toujours adapté !
Après plus de 25 ans à l’Agence de Presse photographique Keystone, il a occupé 10 ans durant un poste de réceptionniste dans un hôtel parisien, poste qu’il a fini par quitter en 2018 à cause des conséquences de la maladie. Au cours de son passage à La Niaque cette même année, il a trouvé un nouvel emploi et précise : « La dynamique de la Niaque m’a projeté vers une offre d’emploi de 2 ans qui m’a permis de combler mes trimestres manquants pour la retraite ». Il travaille alors dans l’association L’Îlot qui accueille, héberge et accompagne vers la réinsertion des personnes en grande détresse, en particulier lorsqu’elles sortent de prison ou sont sous-main de justice. Aujourd’hui retraité, Dominique donne de son temps au secrétariat de l’association Accueil-Familles_Cancer à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne (94) et est bénévole à la Croix-Rouge française.
S’adapter pour Dominique, c’est accepté le changement, tout en nuances car cela peut se décliner en « réagir ou laisser faire », « changer ou continuer » et « ne pas se précipiter ». Dominique reconnait qu’il a eu plusieurs vies et sans même le réaliser, aborde les cancers qui l’ont touché comme un nouveau départ, mais avec toute la délicatesse de celui qui sait qu’il s’en est sorti. Il reconnait l’aide qu’il a reçue, de sa femme, de ses enfants, mais aussi d’une assistante sociale qui en « quelques clics » a monté son dossier de Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Il a également conscience que lors de son premier cancer en 2014, il a tout de suite pensé au retour à l’emploi mais qu’il a « mal repris le travail » ce qui se comprend par « trop vite, mal préparé ». Après son deuxième épisode cancéreux, Dominique a pris le temps. À l’annonce de « cette bombe atomique », succède le temps du renouveau : « tu sens le vent, tu entends les oiseaux que tu avais oubliés ». Il marche, il marche beaucoup, notamment après chaque séance de chimiothérapie et il se consacre à sa passion, cet autre fil conducteur de sa vie : la photographie sous le pseudonyme Harry Maconeil. Pendant le traitement, il reprend des anciens tirages, réencadre, expose. Il vient d’ailleurs de gagner un concours d’arts graphiques autour des femmes engagées organisé dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes. Pour conclure, Dominique dit : « il faut accepter, il faut être curieux, il faut réagir, il faut oublier » et de conclure : « Oublier tout ce que je dis et faites ce que vous avez envie ». Rebondir, Dominique en a assurément fait un art de vivre !
LP

LAURIE

La reconversion de Laurie Isambert avec “Voix Off”

Laurie Isambert est une femme lumineuse et lorsqu’elle compare la sortie du cancer à un jardin après un cataclysme, on comprend le long chemin parcouru et le lent processus de reconstruction de soi. Laurie vit à proximité de Paris, elle adore sa ville, elle aime sa vie urbaine. Dans sa première vie, elle travaillait dans le milieu de la communication et de la publicité et après 16 années de cette carrière, était devenue directrice de clientèle. Cependant, c’est la fermeture de l’agence qui l’employait alors qui avait déclenché son envie de reconversion. Elle avait donc entamé un cursus certifiant pour décrocher le titre professionnel de formatrice-consultante. Cette comédienne amateure n’avait pas prévu l’entrée en scène d’un double crabe, deux cancers non liés mais fermement destructeurs de la pièce qu’elle était en train de jouer. Laurie se rappelle que tout s’est alors arrêté, et qu’au cours de cette lutte contre la maladie, elle a croisé le chemin de La Niaque et a intégré la promotion parisienne de 2020. Entre confinement, déconfinement et reconfinement, elle a commencé à avancer, et notamment à établir clairement ce dont elle ne voulait plus : ne plus subir la pression, ne plus être salariée ; et ce qu’elle voulait : faire quelque chose qui ait du sens pour elle. Sinon, dit-elle, cela signifierait qu’elle n’aurait pas compris le message que son corps lui avait transmis et équivaudrait à un suicide. Le mot est fort, violent, à la mesure de ce qu’elle a traversé. Alors, oui, Laurie a décidé d’entendre la petite voix qui l’avait toujours accompagnée.

Cette deuxième reconversion ne la conduit pas sur une vraie scène comme elle l’arpente souvent, mais à se laisser la possibilité de faire quelque chose qui lui plaît, une activité à laquelle elle a toujours été sensible sans vraiment en prendre conscience. Les chemins sont parfois détournés avant de trouver sa voie. Pour Laurie, c’est en partageant des moments récréatifs avec sa fille devant des dessins animés doublés par les mêmes sempiternelles voix, qu’elle décide d’écouter les siennes, voie et petite voix : elle se lance dans son projet et sera « voix off ». C’est un métier qu’elle avait approché via son travail dans la communication et également au cours de sa courte expérience dans le digital learning où elle produisait du contenu et avait prêté sa voix. Peu à peu, envie, volonté et énergie ont fait face au jardin de sa vie dévasté et Laurie s’est structurée. Une formation complémentaire pour femmes entrepreneures lui a apporté les derniers outils dont elle avait besoin, lui a donné l’impulsion, et en janvier 2023, elle a franchi le pas. Vous pouvez la découvrir sur son site web https://www.laurie-voixoff.com/ et l’écouter. LP