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C’est avec un ton léger et joyeux qu’Aurore répond à la requête de nous fournir une photographie pour illustrer le texte que LNA écrit sur elle : « Ça tombe bien, j’ai plus du tout la même tête que ma vie d’avant ». 

« Ça tombe bien », parce que dans le cadre de son parcours Niaque, on lui a tiré le portrait au sens propre ! Sans peut-être tout à fait le réaliser, Aurore nous dit qu’elle n’a plus la même tête que sa vie d’avant. Aurore a 44 ans, a vécu son enfance en Grèce et en Allemagne, a étudié dans ce pays, mais également en France. Aurore est une « cadre sup », et a travaillé dans la communication pour des startup et des grands groupes tournés vers l’international. Après 10 ans passés à Paris, elle est venue s’installer à Lyon avec son compagnon qui avait alors comme projet de monter un bar sur les pentes de la Croix-Rousse. De son côté, elle a retrouvé sans problème un poste de communication institutionnelle dans un groupe pharmaceutique. Elle y est restée trois ans puis a enchaîné avec un nouvel emploi pour une startup dans l’environnement, ce qui était plus « aligné en termes de valeur ». Un mois après le début de sa prise de poste, la crise du COVID s’est imposée, avec le confinement que l’on sait. Sur les entrefaites, s’est invité un cancer du sein alors qu’elle se sentait professionnellement épuisée. Conséquence ou coïncidence ? Après un an de traitement lourd, elle ne veut plus retourner dans les mêmes schémas professionnels et obtient une rupture conventionnelle.  

« Je pensais rebondir super vite, comme avant, mais en fait, non, je n’ai pas eu envie ». Pour Aurore, il n’est plus question d’avoir le job d’avant, elle veut se réinventer. Une première expérience avec un bilan de compétence généraliste ne s’est pas avérée concluante : « Je me sentais complètement à côté des personnes que je rencontrais et j’avais le sentiment que j’avais besoin d’un accompagnement spécifique ». À l’écouter, on imagine très bien ses interlocuteurs se demander pour eux-mêmes». Mais qu’est-ce qu’elle a dans la tête ?! ». Ce qu’elle a dans la tête ? Intégrer La Niaque de Lyon dont elle a entendu parler sur le groupe Facebook Les triplettes, l’après traitement dédié aux femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif.  

Selon ses propres mots, Aurore est « hyper contente » et « ça répond exactement à [son] besoin ». Ce qui lui plait, outre le collectif, est de ne pas être définie par sa profession ni son milieu professionnel : « Au départ, on ne savait pas ce que faisait les unes et les autres ». Les Niaqueuses sont toutes différentes et cette forme d’invisibilisation du parcours professionnel lui donne la possibilité d’aller plus loin, c’est-à-dire de penser la transgression : oser sortir de sa définition professionnelle, oser se repenser. Elle le dit elle-même : « ça me fait du bien et ça me donne encore plus envie de faire autre chose ». Elle parle de la richesse des échanges, des effets positifs ce double dénominateur commun que sont la maladie et l’éloignement de l’emploi.  

Ainsi, Aurore a décidé de quitter le domaine économique pur pour s’investir dans l’économie sociale et solidaire à des postes de coordination où elle prendrait une part active à des projets liés à l’écologie solidaire. Elle a déjà commencé puisqu’elle a animé plusieurs ateliers de son groupe Niaque en mettant ses compétences web au service de celles qui sont moins à l’aise avec les outils numériques. Surtout, face à ce groupe, elle a osé dépasser le syndrome de l’imposteur et montrer sa nouvelle tête : Aurore se forme à l’animation d’ateliers « 2 tonnes ». https://www.2tonnes.org/. Ces ateliers ludiques visent à faire découvrir les leviers individuels et collectifs à la transition vers une société bas carbone. De sa vie d’avant, elle a gardé son énergie puisqu’elle a animé un atelier à la Niaque. C’est ça aussi La Niaque, un collectif intelligent et solidaire. Dans sa nouvelle vie, elle n’a pas craint de tester avec et devant les Niaqueuses sa nouvelle tête. A priori, elle est bien faite !  

LP